Rentrée : des mesures de soutien du pouvoir d’achat à effet limité

Publié le 25 août 2022 par Emma Lepic
Les aides et mesures de l'État ne suffisent pas à compenser la hausse des prix.

Revalorisation des minima sociaux, adoption de la déconjugalisation de l’AAH, prime de rentrée exceptionnelle, limitation de l’augmentation des loyers et des prix des carburants. Les effets sur le pouvoir d’achat de ces mesures, votées cet été et censées réduire l’impact de l’inflation, se font malgré tout grignoter par la croissance continue des prix.

Une revalorisation de 4 % des minima sociaux à compter du 1er juillet, et qui sera versée de façon rétroactive – maintenant que le projet de loi a été adopté. Un coup de pouce à hauteur de 3,5 % aux aides personnalisées au logement. Une prime de rentrée exceptionnelle de 100 € (+ 50 € par enfant à charge) versée aux allocataires de minima sociaux à compter du 15 septembre.

En août, les parlementaires ont adopté ce que le Gouvernement a qualifié de “paquet pouvoir d’achat”. La loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat d’abord. Puis, en partie pour budgéter les mesures qu’elle contient, la première loi de finance rectificative pour 2022 . L’objectif commun poursuivi ? La limitation des effets de l’inflation sur le niveau de vie des Français. Mais les bonnes nouvelles contenues dans ces textes appellent des nuances.

Une mise en pratique à retardement

En premier lieu ? Les délais de mise en œuvre. Compte tenu du calendrier parlementaire, l’Assurance retraite, par exemple, n’a pu encore verser la revalorisation annoncée de 4 %. Elle le sera le 9 septembre, à l’occasion du paiement des pensions d’août. Elle inclura celle du mois de juillet.

Autre illustration : une aide financière a été promise aux salariés qui perçoivent la prime d’activité. Elle leur sera attribuée à l’automne. La date précise et son montant ne sont en revanche pas encore connus.

Surtout, ces aides ne compensent pas la hausse des prix. En effet, en juillet, selon l’Insee, le taux d’inflation s’établit à 6,1 % sur un an, et même à 6,8 % pour l’alimentation ou 28,5 % pour l’énergie.

Un avenir incertain

Certes des soutiens conjoncturels peuvent soulager un temps les ménages en difficulté. Mais sans ouvrir de perspective rassurante pour l’avenir.
Ainsi, le bouclier tarifaire sur l’énergie est-il maintenu jusqu’au 31 décembre prochain. Il limite la hausse du prix de l’électricité à 4 % et bloque celui du gaz au coût qui était le sien au 31 octobre 2021.

De même, en France métropolitaine, les carburants coûteront 30 centimes de moins à la pompe à compter du 1er septembre, et ce jusqu’au 31 octobre. En novembre et décembre, cette réduction ne sera plus que de 10 centimes.

Personne, pour l’heure, ne sait ce qui sera proposé, ou non, en 2023. Or, seules des réformes d’ampleur soutiendraient efficacement et dans la durée les personnes (autour de 15 % de la population française) qui vivent sous le seuil de pauvreté. Il était fixé en France à 1 102 € par l’Insee en 2021.

Comment 4 commentaires

Est ce que l’on vit mieux à 100, 200 ou 300 € au dessus du seuil de pauvreté ? Selon où l’on habite, son âge, son habitation ?
Non.
Les effets de seuil sont dramatiques et ont déjà provoqué la colère des gilets jaunes

Beaucoup sont bien en dessous de ce seuil de pauvreté de 1102€/mois. Les quelques hausses de 4% ne combleront pas l’inflation actuelle ni comment elle va évoluer mais assurément à la hausse, et jusqu’où et quand ? Il n’y a plus aucun poste sur lequel rogner pour équilibrer un budget déjà plus que serré. L’avenir proche et à venir est très angoissant pour les plus précaires et vulnérables

bonjour
a quel date serra pris en compte la déconjugalisation de l’AAH, que le revenu du conjoint ne serra plus pris en compte dans l ‘attente de votre réponse avec mes remerciements

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