Documentaire audio : un podcast pour mieux comprendre les “dys”

Publié le 24 juillet 2023 par Emma Lepic
Parmi les points abordés dans le podcast : le manque d’orthophonistes, professionnels indispensables dans l’établissement des diagnostics et dans les accompagnements, pour arriver à mieux vivre avec un trouble dys. © DR

Dyslexiques, dyscalculiques, dysorthographiques… Ces troubles du neurodéveloppement, handicaps invisibles, touchent plus de 400 000 enfants en France. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 12 % de la population en est atteinte. En quatre épisodes, le podcast Une vie de Dys décortique les conséquences des difficultés à lire, écrire, calculer, mémoriser… sur les modes d’apprentissage et sur le quotidien des personnes “dys”.

Lise, 10 ans, avait, avant le diagnostic, l’impression d’être « un handicap pour tout le monde ». Lou, 7 ans, avoue : « J’étais triste, comme j’étais différente des autres. Et je me sentais un peu bête. » Mathilde, 24 ans, aujourd’hui diplômée d’université, se souvient : « Quand j’étais au primaire, on ne me voyait pas entrer au collège. »

Leur point commun ? Elles sont “dys”, dyslexiques pour leur part. Ce qui leur complique singulièrement la tâche, dès lors qu’il s’agit de lire et d’écrire. Toutes trois répondent au micro de la journaliste Elvire Cassan dans Une vie de Dys. Un documentaire audio de quatre épisodes d’une durée totale de 3 h 23.

Des prises en charge retardées faute d’orthophonistes

On y entend des personnes diagnostiquées. Comme Lou, une toute jeune fille, ou Thomas Legrand, 59 ans, éditorialiste politique de France Inter. Interviennent aussi des enseignants, des représentants associatifs ou encore l’écrivain Pierre Lemaitre, parrain de Dyspraxie France Dys.

Et, bien sûr, des orthophonistes, professionnels indispensables dans l’établissement des diagnostics, et dans les accompagnements. Non pas pour guérir mais pour apprendre à vivre avec. Or, le documentaire pointe la difficulté d’accéder à ces soins.

La créativité pour compenser

De même, il démontre que la façon dont sont conçus les apprentissages en France, très liés à l’écrit, handicape ces enfants. Bien plus que leur trouble lui-même. À force de passer pour des cancres, ils perdent confiance en eux, et toute estime de soi.

En réalité, ils montrent une grande persévérance, malgré des résultats scolaires décevants. En témoignent Lise et Lou. Et même Thomas Legrand, des années plus tard, qui confie qu’être dyslexique « développe une souplesse générale ». Et une importante créativité pour compenser les difficultés. Voire, aux yeux de Pierre Lemaitre, une forme de transgression, dont il se félicite : « Il n’y a pas de progrès sans transgression. »

Cordiallement ou cordialement ?

L’histoire fait sourire quand Thomas Legrand raconte qu’il a gâché des ouvrages lors d’une dédicace en dotant le mot cordialement de deux “l”, avant que son attachée de presse ne s’en aperçoive. On mesure les difficultés des enseignants, aux prises avec de lourds effectifs en classe, qui manquent parfois d’AESH pourtant nécessaires pour aider ces enfants. Facile aussi d’imaginer Florence, dyscalculique, 41 ans, perplexe, devant ses recettes de cuisine, faute de parvenir à convertir les centilitres en millilitres.

Pédagogique, ce podcast s’écoute avec intérêt, malgré quelques redites sur les difficultés rencontrées à l’école et quelques ambiances sonores gênantes, qui parasitent surtout les interventions de Thomas Legrand. Veillez à écouter les épisodes dans l’ordre au risque de vous perdre dans les prises de parole, faute d’indication systématique en voix off de leurs auteurs.

Comment 1 commentaire

” Tout se joue avant 6 ans” heureusement que j’avais lu ce livre et que la demande de bilan orthophonique nous a été formulée dès la 1ère année de maternelle par le médecin scolaire ! Bilan, séances d’orthophonie tout a été mis en place pour que ces 6 années portent leurs fruits. Ce que j’ai appris de la situation … si l’enfant est le premier à savoir qu’il a des difficultés d’apprentissage, chez l’orthophoniste, il réalise enfin qu’il n’est pas le seul et qu’il y a plein de façons d’apprendre.

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