Cédric Nankin, équipe de France de rugby fauteuil : « Dans un sport collectif, on se défonce pour soi mais surtout pour les autres »

Co-capitaine de l’équipe de France, Cédric Nankin, 39 ans, atteint d’une agénésie congénitale des membres supérieurs et inférieurs participe à la Coupe internationale de rugby fauteuil du 18 au 22 octobre à Paris. Une compétition importante pour le double champion d’Europe qui veut faire davantage connaître son sport, à fond tourné vers les Jeux paralympiques de Paris 2024.

« La première fois que l’on m’a proposé de tester le rugby fauteuil, j’ai répondu : “Jamais de la vie !” J’avais l’impression que ce n’était pas fait pour moi. Et quand j’ai accepté d’essayer, je me suis éclaté. J’ai commencé en 2011 à la suite de ma rencontre avec l’athlète paralympique Ryadh Sallem, fondateur de l’association CAP SAAA. Il créait une section de rugby-fauteuil et cherchait des joueurs. Il a su se montrer persuasif, car il croyait en mon potentiel.

Ce n’est pas un sport de “bourrins”, c’est subtil comme les échecs

Si je devais décrire ce sport à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler, je dirais que c’est un mélange de hockey, de football américain, de basket et de rugby. Contrairement à ce que l’aspect spectaculaire du jeu, notamment le contact entre les fauteuils, pourrait laisser croire, ce n’est pas un sport de “bourrins”. [rires !] C’est plus subtil. Je le compare souvent aux échecs, car le positionnement de chaque joueur influe beaucoup sur le cours d’un match.

Depuis 2013, j’évolue en équipe de France. J’ai un entraînement deux fois par semaine avec CAP SAAA à Paris, auquel se rajoute une séance de préparation physique, du CrossFit pour travailler le cardio et l’endurance. Avec les joueurs de l’équipe de France, nous nous retrouvons régulièrement au Creps de Vichy, dans l’Allier, pour des stages en vue d’échéances importantes, comme la Coupe internationale qui a lieu du 18 au 22 octobre, à Paris, et évidemment, Paris 2024. Doubles champions d’Europe, nous mettons beaucoup d’espoir dans ces Jeux. Jouer chez soi, devant un public qui vous porte, on en rêve !

Pas des super-héros, juste des potes avec le même objectif

Le rugby-fauteuil m’a aussi permis de nouer des amitiés solides. Dans un sport collectif, on se défonce pour soi mais surtout pour les autres. Nous ne sommes pas des super-héros, juste des potes avec le même objectif.

C’est pourquoi, j’aimerais que plus de personnes en situation de handicap, nous rejoignent. Nous souffrons encore d’une méconnaissance de notre sport due à un manque de médiatisation. SNCF Réseau, en étant partenaire de la Coupe du monde de rugby-fauteuil, nous aidera à le rendre plus visible. En effet, il est accessible à tous types de handicaps moteurs.

Depuis 2020, j’ai rejoint le Dispositif Athlètes SNCF. J’ai un poste en CDI au sein de SNCF réseau avec un emploi du temps aménagé qui me permet de pratiquer mon sport et de me projeter dans l’après-carrière sportive. C’est une formidable opportunité en tant qu’athlète de haut niveau qui, de surcroît, galérait à trouver un emploi. Cela m’offre une tranquillité d’esprit pour rester concentré sur mes objectifs sportifs. »