Les jeunes enfants handicapés, à la maison, avec maman

Publié le 12 décembre 2023 par Franck Seuret
Entre 3 et 6 ans, les enfants bénéficiaires de l'AEEH passent moins de temps à l’école, cantine comprise. Entre 7 heures et 8h30 de moins par semaine que les non-bénéficiaires de l'AEEH.

Avant l’âge de 3 ans, les enfants bénéficiaires de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) sont beaucoup plus souvent gardés, en journée, par leurs parents que les autres bambins sans handicap. Leur mère généralement. Mais à partir de 4 ans, quasiment tous vont à l’école. Cependant, ils y passent en moyenne moins de temps par semaine.

“Les parents en première ligne”. Le titre de l’étude que la Drees vient de consacrer aux modes de garde des jeunes enfants handicapés est on ne peut plus explicite. « Les mamans d’abord », aurait dû toutefois préciser cet organisme du service statistique public.En effet, les moins de six ans bénéficiaires de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), la cible de l’étude, vivent plus souvent avec un seul parent (26 % contre 13 % dans l’ensemble de la population). Et plus de neuf fois sur dix, il s’agit de leur mère.

Dans tous les cas de figure, avant l’âge de la scolarisation, ils sont beaucoup plus souvent gardés à titre principal par leurs parents. 78 % passent la majeure partie de leurs journées* avec leur mère ou, plus rarement, leur père. Ce taux n’est que de 56 % chez les moins de 3 ans n’ouvrant pas droit à l’AEEH.

Avant 3 ans, 30 % des enfants accompagnés par un service spécialisé

Être gardé par ses parents n’exclut cependant pas d’autres modes de garde complémentaires, pour le temps restant. En crèche, chez une assistante maternelle ou bien encore dans un service ou un établissement spécialisé.

30 % des enfants bénéficiant de l’AEEH sont ainsi accompagnés par un centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP), un service d’éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad), un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) ou encore un hôpital de jour. Ils y passent en moyenne 3 heures par semaine.

Des taux de scolarisation quasi-équivalents à partir de 4 ans

Et lorsque l’enseignement scolaire devient obligatoire ? À 3 ans, l’écart est conséquent : 78 % des bénéficiaires de l’AEEH sont scolarisés contre 98 % des autres enfants. Pour les 4 et 5 ans, en revanche, ces proportions sont beaucoup plus proches : 97 % contre 99 %.

Mais, tous âges confondus, ils passent moins de temps à l’école, cantine compris. Entre 7 heures et 8h30 de moins par semaine que les non-bénéficiaires de l’AEEH. Et dans tous les cas moins que les 24 heures hebdomadaires d’enseignement.

Deux fois sur trois, au moins l’un des parents ne travaille pas

Le statut d’activité professionnelle des parents explique en partie cette situation : les familles des enfants bénéficiaires de l’AEEH de moins de 6 ans comptent plus souvent au moins un parent inactif ou au chômage que les autres familles (64 % contre 40 %). Et généralement, il s’agit des mères, dans le couple.  Ainsi, 60 % d’entre elles se trouvent sans emploi, contre 30 % des autres mères. Un pourcentage encore plus élevé pour les mamans seules.

Le suivi médico-social a sans doute également une incidence sur le temps de présence à l’école. Un enfant bénéficiaire de l’AEEH sur deux est accompagné par une structure spécialisée. Pour une durée moyenne de prise en charge d’environ 5 heures 30.

Une absence d’assistance à la cantine pénalisante

Enfin, l’absence de prise en charge adaptée sur les temps de restauration scolaire contraint aussi des parents à réduire le temps de présence de leur enfant à l’école. L’aide humaine à la cantine relève en effet des collectivités locales et non de l’Éducation nationale. Or, en l’absence de cadre légal contraignant, elles n’ont pas toutes les mêmes pratiques dans ce domaine. Il est plus que temps de faire évoluer la loi.

* Du lundi au vendredi, de 8h à 19 h.

1 % des enfants de moins de 6 ans allocataires de l’AEEH

S’occuper d’un enfant en situation de handicap demande souvent davantage de temps et d’argent pour répondre à ses besoins spécifiques. L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) a justement vocation à compenser ces heures et ces dépenses. En 2021, 47 000 parents la percevaient pour un enfant âgé de moins de 6 ans. Elle concerne donc un mineur sur 100 dans cette tranche d’âge.

Au total, cette année-là, 409 000 enfants et jeunes de moins de 20 ans bénéficient de l’AEEH. Ce nombre a doublé entre 2012 et 2021, soit une augmentation de 8 % par an en moyenne. Cela s’explique à la fois par une meilleure détection précoce du handicap et par une prise en charge croissante de certains troubles de l’attention ou de l’apprentissage.

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Comment 1 commentaire

Bonjour
Notre fille venant d avoir 18 ans ,en fragilité psychiatrique, suivit pour un cancer un lupus .
Nous aimerions pouvoir se rapprocher d une association pour aider notre fille .

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