Journée nationale de l’audition : la justice doit écouter les personnes sourdes

Publié le 10 mars 2022 par Emma Lepic
Accompagné d'une interprète en langue des signes, Mathieu Amalric, dans le rôle de conseiller juridique est mal à l'aise. Face à son interlocuteur atteint de surdité, il s'inquiète de savoir s'il existe un signe pour traduire le terme "amiable". Ce court-métrage truffé de maladresses et d'incompréhensions illustrent bien les difficultés rencontrées par les personnes sourdes et malentendantes. © DR

L’association Droit Pluriel lance, le 10 mars, deux courts-métrages à destination des professionnels de justice. Objectif : montrer qu’il existe des solutions concrètes et simples pour communiquer avec les requérants sourds et malentendants. Et éviter que ces derniers ne renoncent à faire valoir leurs droits, faute de pouvoir se faire comprendre.

« Je viens de vous appeler deux fois. Vous ne m’avez pas entendu ? » Voilà ce que répond le professionnel de justice à Natacha, personnage d’un film de sensibilisation, qui vient de lui signaler sa présence dans la salle d’attente. Une scène ordinaire de la vie quotidienne des 7 à 10 millions de personnes sourdes et malentendantes. Et qui peut représenter un sérieux obstacle lorsqu’elles souhaitent faire valoir leurs droits.

Des solutions pour communiquer

C’est pourquoi, ce 10 mars, Journée nationale de l’audition, l’association Droit pluriel lance deux courts-métrages à destination des professionnels de la justice. Ils mettent en scène l’acteur Mathieu Amalric dans le rôle de conseiller. Ces vidéos ont été réalisées en partenariat avec la Fondation pour l’audition et le ministère de la Justice. Leur objectif ? Montrer que des solutions existent pour communiquer avec ces publics.

Deux scénarios pédagogiques

Le premier court-métrage met en scène le personnage de Natacha, qui lit sur les lèvres. À condition que son interlocuteur prenne la peine de la regarder, qu’il veille à ne pas se mettre en contre-jour, à fermer la fenêtre pour éviter les bruits parasites de la circulation…

Dans l’autre, Victor communique en langue des signes. Et là encore, c’est l’occasion de donner nombre de précieuses informations sur les attitudes efficientes à adopter : des échanges préalables par mail, la présence d’un interprète que doit financer le service auquel une personne sourde s’adresse…

En quelques minutes, ces scénettes déploient grande finesse et pédagogie. Idem pour la brochure publiée ce même jour, qui livre huit pages d’informations très pratiques aux professionnels de justice afin de leur permettre un accueil adapté des publics sourds et malentendants.

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