Quand la tech rend la voix à ceux qui l’ont perdue

Publié le 12 janvier 2023 par Pauline Hervé
Plus de 3 000 personnes dans le monde utilisent déjà cette solution, disponible dans 20 langues.

Début janvier, la solution française My Own Voice, qui restitue à l’identique la voix de patients ayant perdu la parole, a reçu le trophée de l’innovation au Consumer Electronics Show, le salon mondial de la technologie grand public de Las Vegas. Une prouesse technique faisant appel à l’intelligence artificielle.

Chaque année dans le monde, on estime à deux millions le nombre de personnes diagnostiquées avec un trouble de la parole. Opérations, maladies dégénératives… : c’est pour celles et ceux ayant un risque de perdre leur voix que l’entreprise Acapela, basée à côté de Toulouse, a créé My Own Voice. Cette solution vient d’ailleurs de recevoir un prix de l’innovation au Consumer Electronics Show de Las Vegas, le salon mondial de la technologie grand public.

Cinquante phrases à enregistrer

En se basant sur l’intelligence artificielle, My Own Voice permet à chacun de créer une copie digitale de sa voix. Il suffit d’un micro-casque, d’un ordinateur et d’une connexion internet avec une très bonne qualité pour enregistrer seulement 50 phrases en dix minutes.

Des phrases courtes, conçues par des linguistes, qui servent de base à la restitution de la voix. L’intelligence artificielle les analyse et les utilise pour réaliser une version synthétique de la voix. Le résultat est fidèle à l’identité vocale, jusque dans les accents et les intonations. Une fois sa voix de synthèse créée, il est possible de retranscrire n’importe quelle phrase écrite sur un ordinateur pour “parler” de nouveau.

Si de nombreuses solutions d’accessibilité proposent déjà des voix de synthèse, « la majorité utilise des voix standard, utilisées pour des usages différents et des milliers de personnes, souligne Rémy Cadic, dirigeant d’Acapela. En outre, ces voix standard, destinées à un usage commercial, sont réalisées à partir d’heures d’enregistrement de speakers professionnels dans un studio ». My Own Voice, quant à elle, propose une solution rapide, simple et complètement personnalisée.

La voix, part importante de la personnalité

À ce jour, plus de 3 000 personnes l’utilisent déjà. My Own Voice est disponible en 20 langues, dont le français. Les retours sur celle-ci sont très positifs, selon Rémy Cadic. « La phase d’enregistrement est souvent fatigante pour les patients. Ils peuvent avoir une voix très abîmée et l’effort peut être conséquent. Aussi, demander 50 phrases à enregistrer seulement est une prouesse technologique. Le résultat obtenu avec uniquement dix minutes de contenu audio s’avère très bien perçu. Les utilisateurs comme leur entourage sont satisfaits quant à la restitution de la voix – une part importante de la personnalité de chacun d’entre nous. »

Le test et l’enregistrement de la voix sont gratuits sur le site de My Own Voice. En effet, c’est uniquement quand la personne aura besoin d’utiliser sa voix de synthèse au quotidien qu’elle devra payer. Le tarif est de 99 euros par an ou de 999 euros pour un accès à vie. Ensuite, on peut l’utiliser avec des applications compatibles sur Windows, Android ou iOS.

Comment 1 commentaire

ette alternative n’est pas d’hier, elle peut être utile et aidante pour les personnes lourdement handicapées pour s’exprimer. Acapela se distingue par la qualité des voix de synthèse mais cela est payant à terme. Microsoft et Apple propoSe un service gratuit avec les options ergonomie ( transcription vocale). Étant concernée par un trouble de la phonation (dysphonie spasmodique) j’ai eu l’occasion de tester différentes technologies et suis en veille sur les solutions du marché. La véritable innovation serait de pouvoir corriger en temps réel la qualité, la fluidité de la voix ou de créer une interface cerveau machine pour la transcription orale afin d’apporter une solution universelle répondant surtout à la réalité des modalités de communication orale dans notre société. Les solutions de compensation doivent prendre en compte l’efficacité de l’usage, pas seulement d’un point de vue technologique et là il reste beaucoup à faire en termes d’inclusion. Quand on peut s’exprimer avec une voix altérée on s’emploie d’abord à faire évoluer les biais de perception, la stigmatisation en essayant d’ouvrir l’autre à l’intelligence adaptative ( neurosciences)la technologie n’est pas suffisante!

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