Steven Ossant : « Le sport, c’est toute ma vie »

Publié le 23 juin 2023 par Emma Lepic
Mordu de sport, Steven Ossant (au centre, en tee-shirt rayé), a un rêve ultime : devenir volontaire pour les Jeux de Paris 2024 et porter la flamme. © DR

À 28 ans, Steven Ossant, adhérent APF France handicap, sera bénévole aux championnats du monde de para-athlétisme qui se déroulent à Paris du 8 au 17 juillet prochain. Une occasion de se préparer à son rêve ultime : devenir volontaire pour les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Parce qu’à ses yeux, le sport peut « faire passer un cap au handicap ».

« J’ai obtenu en 2015 un BTS d’assistant de gestion petites et moyennes entreprises et petites et moyennes industries. Mais depuis cinq ans, je travaille chez McDonald’s. Je prends les commandes des clients au drive. J’ai été arbitre officiel de football entre 2009 à 2016 dans la commune le Lion-d’Angers, dans le Maine-et-Loire. J’avais pour mission de veuillez au respect des règles du jeu, des procédures, et des règles du sport. Je devais aussi assurer la sécurité des différents acteurs de la rencontre. J’ai eu ainsi l’occasion de défendre et de mettre en pratique, sur le terrain, les valeurs sportives et olympiques que sont le fair-play, l’excellence et l’esprit d’équipe.

Ces projets consistent surtout à devenir volontaire à tout les championnats d’Europe, du monde et lors des JO que la France organisera aussi bien en été qu’en hiver. Et d’abord aux championnats du monde de para-athlétisme du 7 au 17 juillet, où je vais être en charge  d’animer des stands autour du sport et du handicap, ainsi que d’aider les spectateurs à s’orienter. Mais surtout, je rêve des Jeux de Paris 2024.

On veut qu’il reste un héritage ? Je dis chiche !

Chez mon kiné, grâce au bouche à oreille, j’ai entendu parler du projet d’APF France handicap, qui pré-recrutait des bénévoles porteurs de handicaps. J’ai candidaté. Je veux faire passer un cap au handicap – avant, pendant et après ces JO. Par exemple, je vais candidater pour être le dernier porteur de la flamme olympique. On veut qu’il reste un héritage de ces Jeux ? Je dis chiche !

J’aimerais aussi que chaque semaine, au journal télévisé, il y ait une chronique sur “Comment vivre avec le handicap ?” De même, je souhaiterais que les événements parasportifs les plus importants soient retransmis à la télé en direct, en clair, comme les compétitions valides.

Si je dois y laisser mon corps, je le ferai. »

Pour moi, le handicap n’est pas un obstacle, mais une force. Quand je vois Théo Curin nager malgré ses amputations ou des athlètes pratiquer le saut en hauteur avec une prothèse, je me dis que tout est possible. Moi, je souffre d’un handicap moteur au dos, j’ai une barre de fer dans le dos. Cela m’empêche de pratiquer certains sports comme le football.

Tout comme mon état de santé général car j’ai aussi des tremblements essentiels. Même si bon, je vais devoir m’y mettre, parce que j’ai obtenu un dossard pour le Marathon Pour Tous*. Moi qui n’ai jamais fait d’effort physique plus de deux heures pour cette course, je vais devoir courir cinq heures… Si je dois y laisser mon corps, je le ferai.

Être ambassadeur du handicap

J’espère qu’on va m’aider à trouver des coachs pour m’entraîner et que je vais pouvoir facilement accéder à des infrastructures d’athlétisme. J’ai, par ailleurs, anticipé les aspects logistiques, budgété mes frais d’hébergement le temps des Jeux… Cela fait dix ans que je construis le projet. Avant même de savoir qu’un quota serait réservé aux bénévoles porteurs de handicaps. Toute ma vie, j’aimerais pouvoir être bénévole sur des événements sportifs, pour y être ambassadeur du handicap ad vitam æternam. J’ai même l’intention de négocier avec mon employeur le droit systématique de poser mes congés payés sur leurs dates.

Le sport, c’est un vecteur de lien social et de valeurs »

Le sport, c’est toute ma vie. Je les aime tous. Voir les gens se surpasser, ça me transforme. Je me dis que si untel a réussi, pourquoi pas moi ? J’ai commencé par regarder le foot à la télé. Puis d’autres sports. Ils morflaient, comme moi je morflais. Ça me donnait à penser que moi aussi, j’allais y arriver.

Le sport, c’est surtout du mental. Il ne faut pas se fixer de barrière, mais viser très haut. Et puis c’est un vecteur de lien social et de valeurs. Cela me permet d’oublier ma solitude, mon handicap, les remarques des autres.
Finalement, c’est grâce à mon handicap que je vais pouvoir vivre mon rêve olympique. Quand on est handicapé, on voit la vie autrement, et on profite de la vraie vie et de nos proches. »

* La nuit du 10 août 2024, à 21h, Steven Ossant va courir le Marathon Pour Tous sur le même parcours que celui du marathon olympique.

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