Handicops [france.tv] : une unité de police déterminée à montrer ce qu’elle a en plus

Publié le 11 novembre 2022 par Corinne Manoury
« Un rebelle, une première de la classe, un fayot et une amateure...», dixit le commissaire Jericho. Premières impressions sur les recrues de sa brigade Handicops. © Portrait Robot

Honorant une promesse de campagne, la présidente de la République crée une brigade de police composée uniquement d’agents en situation de handicap. Tel est le pitch de la mini-série Handicops. Une comédie loufoque en huit épisodes de quatre minutes à voir sur france.tv à partir du 12 novembre.

Ça commence avec une présidente de la République gaffeuse. « Tout le monde pensait que c’était impossible. Un imbécile est venu qui ne le savait pas, et qui l’a fait », lance-t-elle. Tout heureuse de citer Pagnol pour souligner la rupture dans les politiques d’inclusion que constitue l’avènement de son unité pilote formée de policiers en situation de handicap.

Le ton est donné. Handicops, mini-série créée par le comédien, auteur et scénariste Alexandre Philip, bien connu des fans de la série Vestiaires, est clairement une comédie. Une sitcom, plus précisément, avec une narration qui feuilletonne et une place importante accordée aux dialogues. Mais aussi un “copshow”, ce type de série policière qui fait la part belle à la vie d’un commissariat.

Des personnages hauts en couleur et forts en gueule

Voici donc sous les ordres du commissaire Jericho, handicapé moteur, le lieutenant Bodin, interprété par Alexandre Philip lui-même. Premier au concours, cet officier a pourtant zappé l’épreuve de tir. N’ayant pas osé avouer son incapacité à actionner la culasse de son arme avec ses mains malformées.

À la lieutenante de l’IGPN chargée d’évaluer l’unité – la pétillante Nicole Ferroni –, Bodin confie avoir enfin une chance de « montrer ce qu’il a en plus ». Lui qui s’est toujours senti jugé par rapport à ce qu’il « avait en moins ».

Une mission à mener avec un lieutenant paraplégique et orgueilleux, une cadette achondroplasique* qui compte sur le prestige de l’uniforme pour « choper » et deux autistes. Une super-enquêtrice capable de noter le plus infime détail. Et un négociateur qui mise – ouille ! – sur la vérité pour gérer les situations de crise.

Du décalage et des clins d’œil

C’est décalé à souhait. Comme après cette arrestation musclée à fauteuil où le lieutenant et le suspect, lui aussi paraplégique, devisent sur l’accessibilité des toilettes. Ou quand le commissaire invite ses recrues « à prendre de la hauteur » et précise que cela s’adresse aussi à la cadette, de petite taille. Commissaire qui note d’ailleurs ses agents avec… des gommettes !

C’est aussi très référencé. Si Alexandre Philip dit s’être inspiré de la série américaine Brooklyn Nine-Nine, on pense également à L’Arme fatale pour le mélange d’humour et d’action. Aux récentes séries Sherlock avec Benedict Cumberbatch ou HPI avec Audrey Fleurot pour le personnage de la gardienne de la paix Amann.

Humour burlesque au service du handicap

On pourra trouver le trait appuyé. Ne pas apprécier cet humour burlesque et un peu potache dans la veine de Vestiaires. Mais il est évident que les comédiens s’amusent autant qu’ils espèrent faire rire dans Handicops. Car ce sont tous des comédiens de métier, avec parfois de jolis CV. Comme Jean-Yves Tual, le commissaire, par ailleurs président du Festival international du film sur le handicap. Qu’ils s’attachent à montrer que moins par moins, mathématiquement, ça fait bien plus !

* L’achondroplasie est une maladie génétique causée par une anomalie de la croissance de l’os ou du cartilage de l’os. Il s’agit d’un type de nanisme.

Handicops, 8 épisodes de 4 minutes, à voir sur france.tv à partir du samedi 12 novembre.

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