Maliki, un personnage de BD à looker comme il vous plaît

Publié le 27 décembre 2022 par Élise Descamps
Dans l'application Malimode, Maliki est un personnage qui revêt toutes sortes d'apparences au gré des envies et de la fantaisie des joueurs. © DR

Un personnage de BD sympathique au style proche du manga. Une auteure soucieuse que ses lecteurs puissent continuer à le faire vivre dans leur imaginaire. Un nom à retenir, le Malimode. Une application ludique en ligne où Maliki peut être habillée, coiffée et accessoirisée. Parmi les choix possibles : prothèses, cannes, cicatrices… Un personnage qui n’est pas tout lisse mais bien vivant ! Son auteur, du même nom, explique sa démarche.

Faire-face.fr : À qui est destiné le Malimode

Maliki : Surtout aux lecteurs et lectrices de Maliki. Le seul objectif est de permettre de s’amuser,  jouer à la poupée, créer leur avatar. Les personnes qui nous soutiennent sur Tipeee* ont quelques vêtements et accessoires en plus mais sinon le jeu est gratuit et sans pub. On ne gagne pas d’argent avec. J’en ai dessiné tous les éléments : personnage, vêtements, fonds…

Je n’avais pas envie que des personnes se sentent blessées ou exclues si elles ne retrouvaient pas certains de leurs traits distinctifs.»

F-f.fr : Pourquoi avoir conçu des accessoires liés au handicap ?

M. : Dans la première version du Malimode, en 2005, j’avais si peu d’éléments de personnalisation que je n’avais pas trop songé à l’inclusion. J’étais aussi sans doute beaucoup moins sensibilisée à cette question à ce moment-là. Quand on a recréé le Malimode, il y a deux ans, j’ai tout de suite pris cette composante en compte, en ajoutant des cannes, des prothèses de jambe et d’avant-bras (sous forme de canon-laser), des cicatrices… Quand des gens jouent avec ce genre de générateur de personnage, je sais qu’ils vont forcément essayer de se représenter. Je n’avais pas envie que des personnes se sentent blessées ou exclues si elles ne retrouvaient pas certains de leurs traits distinctifs. Le handicap en étant un, j’ai tenté de l’intégrer pour être la plus inclusive possible.

Je me suis creusé la tête pour inclure le fauteuil roulant. Je réfléchis encore à une solution. »

F-f.fr : Va-t-il y en avoir d’autres ?

M. : Oui ! Une prothèse auditive, une canne pour les malvoyants et un plus grand choix de cicatrices. Il y a déjà une prothèse d’avant-bras sous forme de canon laser mais j’aimerais en proposer une plus grande variété. Je me suis creusé la tête pour inclure le fauteuil roulant. Mais c’est extrêmement compliqué, car il faudrait redessiner la posture du personnage, qui est en 2D, ainsi que tous les vêtements pour les adapter. Je réfléchis à une solution. Et si des lecteurs ou lectrices de faire-face.fr ont des suggestions sur ce qu’on pourrait rajouter, n’hésitez pas à nous les proposer !

F-f.fr : Dans vos BD, vous parlez de sujets de société (la crise climatique, les inégalités…). Prévoyez-vous de parler de handicap ?

M. : Il m’est arrivé de parler de maladies graves, le cancer surtout, ou de problèmes d’accessibilité, pas spécifiquement du handicap. Le personnage de Fang (la fille adoptive de Maliki) a des troubles de l’apprentissage et elle est dyslexique. Maliki essaie régulièrement de lui rappeler qu’il existe de multiples formes d’intelligence et que sa valeur ne se résume pas aux “normes” établies par l’école, par exemple. On peut le lire dans le strip À l’échelle de l’univers. Un de ces jours, j’aimerais bien aussi évoquer les escaliers du métro parisien. C’est honteux !

À vous de jouer !

* Plateforme de financement participatif en ligne.

À lire aussi : Jeux Paralympiques : toute la gagne dans un manga

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.