Accessibilité numérique : moins de 1 % de sites conformes

Publié le 10 juillet 2023 par Emma Lepic
Seuls 17 des 2 006 sites internet étudiés par la Fédération des aveugles et amblyopes de France respectent les obligations légales en matière d'accessibilité.

Créé le 28 juin par la Fédération des aveugles et amblyopes de France, l’observatoire du respect des obligations d’accessibilité numérique dresse un premier constat sans appel. La quasi-totalité des services publics et des entités privées réalisant plus de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires enfreignent la loi. Avec des sites internet qui demeurent, pour tout ou partie, inaccessibles.

Dix-sept sur plus de 2 000 examinés, 2 006 exactement. C’est le nombre de sites internet de services publics ou de structures privées réalisant un chiffre d’affaires de plus de 250 millions d’euros qui apparaissent accessibles. Cela représente donc 0,85 % des sites étudiés qui respectent les obligations légales fixées par le Règlement général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA).

Ils sont à peine plus nombreux (63, soit 3,14 %) à respecter leurs obligations d’affichage (mention sur la page d’accueil, déclaration d’accessibilité et schéma pluriannuel d’amélioration).

Ces données proviennent de relevés du pôle accessibilité et usages numériques de la Fédération des aveugles et amblyopes de France. Elle les compile dans un observatoire du respect des obligations d’accessibilité numérique. “Ce que les sites nous disent de leur accessibilité”, qu’elle prévoit de continuer d’enrichir.

« État des lieux catastrophique »

Pour l’heure, cette plateforme répertorie onze secteurs : bibliothèques et médiathèques, éducation, assurances, E-commerce ou musées. De nombreuses entreprises y sont nommément citées et leur vitrine numérique décortiquée. À l’image de 270 sites de réseaux de transports (secteur transports et logistique), dont un seul respecte les obligations d’affichage.

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Des outils ont été mis au point pour automatiser certaines des recherches à effectuer, et faciliter le travail de veille et de mise à jour. L’objectif s’avère bien plus militant que simplement technique. Comme l’indique Fernando Pinto da Silva, expert accessibilité numérique : « Le secteur public avait, initialement, jusqu’à mai 2012 pour rendre l’ensemble de ses sites accessibles. On voit bien que plus de dix ans après, l’état des lieux est catastrophique. La publication de ces premiers résultats a déjà permis de rendre ce phénomène palpable. »

« Une personne sur cinq privée d’accès »

Et l’expert poursuit : « En 2023, en France, une personne sur cinq ne peut toujours pas accéder à l’information numérique, et ce malgré des textes de lois pourtant très clairs et durablement inscrits dans notre corpus juridique. Dix-huit ans après la loi de février 2005, qui posait les premières bases de l’accessibilité numérique, il est largement temps de passer du “dire ce qu’on va faire” au “faire ce qu’on a dit”. »

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Comment 2 commentaires

Comment avec l’explosion du coût de la vie (aliments, loyer, énergie, soins) acheter ou renouveler les appareils très coûteux en plus des abonnements pour les AAH et ASPA.
On oblige les gens à faire leurs démarches en ligne comme les impôts mais on ne bénéficie d’aucune aides. Entre mon loyer et internet le choix et vite fait et c’est comme ça que des personnes restent éloignées du monde numérique et de la société

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