[Coupe internationale de rugby fauteuil] Adrien Chalmin : « Jouer à domicile, c’est une plus-value énorme pour l’équipe »

Publié le 18 octobre 2023 par Claudine Colozzi
Le rugby fauteuil : un sport spectaculaire, très facile d’accès pour le grand public, selon Adrien Chalmin. © Didier Echelard

Membre de l’équipe de France de rugby fauteuil, le Clermontois Adrien Chalmin se lance dans cette Coupe internationale avec enthousiasme et en prenant plaisir à se confronter aux meilleures équipes mondiales. Même s’il reste dix mois avant Paris 2024, cet événement sportif donne un avant-goût de ce qui pourrait se jouer aux jeux Paralympiques.

Faire-face.fr : Double champion d’Europe en 2022 et 2023, dans quel état d’esprit abordez-vous cette Coupe internationale de rugby fauteuil ?

Adrien Chalmin : J’ai confiance en notre niveau. Depuis trois ans, nous avons réalisé un excellent parcours sur le circuit international en affrontant les meilleures équipes mondiales. Nous avons montré que nous avions les armes pour être au top niveau.

F-f.fr : Pour la première fois, cette Coupe internationale a lieu en France : jouer à domicile, ça porte ?

A.C : Complètement. Jouer devant nos proches, notre famille, le public français, c’est une plus-value énorme pour la performance de l’équipe.

F-f.fr : Quels sont vos principaux adversaires ?

A.C :  L’Australie et le Canada ont un système de jeu, une stratégie qui nous ont peu réussi jusqu’à maintenant. Les États-Unis et le Japon sont, quant à eux, très physiques. Donc, c’est vraiment deux types de jeux très différents face auxquels nous devons nous adapter.

Être toujours très agressif sur le porteur de ballon

F-f.fr : Comment décririez-vous le jeu de l’équipe de France ?

A.C :  Être toujours très agressif sur le porteur de ballon, ne rien lâcher.

F-f.fr : L’enjeu de cette Coupe est de donner davantage de visibilité à ce sport. Que diriez-vous à quelqu’un qui ne le connaît pas pour le convaincre de venir assister à un ou plusieurs matchs ?

A.C : Qu’il ressortira de cette expérience surpris de l’engagement et de la violence des impacts de ce sport de combat. Mais aussi interpellé par le dépassement de soi d’athlètes en situation de handicap. Le sport peut participer au changement de regard que l’on porte sur des personnes que l’on considère de prime abord comme étant en difficulté.

F-f.fr : Est-ce un sport lisible quand on ne connaît pas les règles ?

A.C : Oui, très facilement. Même s’il y a quelques subtilités de règles, notamment sur les chronos, on comprend très vite que l’enjeu est de passer la ligne d’essai avec un ballon maîtrisé.

F-f.fr : Qu’y a-t-il de commun entre le rugby et le rugby fauteuil ?

A.C : Ce sont deux sports de contact. Et puis, deux disciplines où le collectif occupe une place très importante.

F-f.fr : Vous avez découvert cette discipline en 2008. Quel regard portez-vous sur ces quinze dernières années et sur la popularité de ce sport ?

A.C : C’est un sport très spectaculaire, très facile d’accès pour le grand public. Donc, l’audience ne peut que grandir. Par ailleurs, je suis surpris de l’évolution des grandes nations mondiales. Quand j’ai commencé en 2008, le niveau de jeu était à des années-lumière de ce qu’il est aujourd’hui. La Fédération internationale et chaque pays, individuellement, ont réussi leur pari de développer cette discipline.

Le rugby fauteuil, un élément-clé dans ma reconstruction

F-f.fr : À dix mois des Jeux de Paris 2024, cette Coupe internationale c’est un peu une répétition ou un avant-goût de ce qui peut se jouer aux Paralympiques ?

A.C : Elle en a le même format : deux poules de quatre avec la présence du top 8 mondial. C’est une très belle opportunité de pouvoir se jauger, améliorer nos points faibles et insister sur nos points forts. Mais je suis convaincu que le podium sera différent aux jeux Paralympiques, parce que toutes les équipes ont encore dix mois pour se préparer. Même si la Coupe va être un superbe tournoi, les jeux Paralympiques seront encore d’un niveau au-dessus.

F-f.fr : Personnellement, vous jouiez au rugby avant votre accident. En centre de rééducation, vous découvrez le rugby fauteuil. Ce sport vous a-t-il apporté quelque chose de différent ?

A.C : Je n’avais pas les mêmes problématiques. La découverte du rugby fauteuil a été un élément-clé dans ma reconstruction après mon accident survenu à l’âge de 19 ans. J’ai pu renouer avec la notion de plaisir et je me suis fixé des objectifs. Grâce à cette discipline, j’ai retrouvé le même niveau d’exigence que javais lorsque j’étais rugbyman valide. Enfin, j’ai eu la chance de pouvoir reporter le maillot de l’équipe de France, de représenter mon pays.

Pratiquer un sport peut aider à améliorer son quotidien

F-f.fr : En tant qu’athlète handisport, comment donner envie aux personnes en situation de handicap de pratiquer un sport ?

A.C : Je leur dirais qu’il y a beaucoup de bénéfices à en retirer, comme le partage avec d’autres personnes porteuses d’un handicap, mais aussi comme le fait de se remuscler, ce qui permet de gagner en autonomie. Au-delà de la notion de plaisir, pratiquer un sport peut aider à améliorer son quotidien, à alléger ses difficultés .

La Coupe internationale de rugby fauteuil se déroule du 18 au 22 octobre. Les huit meilleures équipes du classement mondial sont attendues. Quatre matchs par jour seront disputés sur cinq jours de compétition. Les matchs de poules se tiennent du 18 au 21 octobre à la Halle Carpentier, Paris 13e. Les finales ont lieu le 22 octobre à l’Accor Arena, Paris 12e.

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