[ Lecture du vendredi] L’Écho d’une île : un carnet de voyage à la beauté singulière

Publié le 8 décembre 2023 par Claudine Colozzi

Dans L’Écho d’une île, dessins et aquarelles saisis sur le vif côtoient des textes qui racontent l’histoire d’une rencontre. Celle de Delphine Priollaud-Stoclet, diagnostiquée autiste Asperger en 2019, avec l’île de Lanzarote dans laquelle elle voit une « île miroir ». Un autoportrait dessiné pudique et poétique.

« Étrange, atypique, froide et brûlante en même temps. » Cette description convient à la fois à l’autrice et à Lanzarote, cette île de l’archipel des Canaries. « J’y ai vu un un écho de moi-même, une métaphore à portée de main pour raconter, à travers mes dessins et mes mots, comment une autiste perçoit le monde », écrit Delphine Priollaud-Stoclet dans l’introduction. Si l’artiste peintre et écrivaine n’en est pas à son premier livre, celui-ci revêt une dimension particulière. Elle y évoque son syndrome d’Asperger révélé en 2019, à 45 ans, après une longue errance diagnostique.

L’autisme, une autre manière d’être au monde

Champs noirs de lave, rochers battus par les vagues, bleu éclatant de l’océan… Il y a tout cela dans L’Écho d’une île, magnifique livre qui dévoile les sensations, les perceptions, et le cheminement intérieur de son autrice. Delphine Priollaud-Stoclet accompagne ses aquarelles de textes courts et poétiques. Un carnet de voyage différent qui illustre combien, selon ses propres mots, « l’autisme est une autre manière d’être au monde ».

Une géographie du sensible

« Le soir, du vent, à l’ouest. Soudain Lanzarote jette un sortilège. Sans poudre aux yeux. Des coups de soleil à faire rougir les volcans embrasent tout sur leur passage. L’océan souligne franchement le ciel d’une ligne bleu horizon. Comment mesurer la dimension de ce tableau grandeur nature ? » Dans cette géographie du sensible, pour emprunter à l’autrice un de ses titres, on perçoit par flashs comment une artiste porteuse d’autisme perçoit et restitue la beauté du monde. Cela mérite vraiment qu’on s’y attarde.

L’Écho d’une île, Delphine Priollaud-Stoclet, éd. Akinomé, 128 p., 26 €.

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